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Bien maîtrisé, le chiffrage de chantier vous aide à tenir vos délais, à enregistrer des bénéfices, à rester compétitif et réactif. Quelles sont les données nécessaires à son élaboration ? Où les trouver et comment les recouper pour bien chiffrer un nouveau chantier de travaux ?
Préalable : calculer sa marge et fixer ses tarifs
Pour que votre activité soit rentable, vos tarifs doivent refléter vos dépenses et votre marge.
Ces dépenses sont celles qui concernent directement le projet de travaux en question : la fourniture, le matériel, le temps de travail et le coût de la main d’œuvre. Ces frais entrent dans le calcul du déboursé sec.
Au déboursé sec, il faut ajouter la part des frais généraux, indispensables au fonctionnement de l’entreprise. Pour des travaux d’isolation chez un particulier, vous allez acheter les matériaux isolants, mais aussi mobiliser le véhicule utilitaire de la boîte, tout en étant couvert par votre assurance… Vous avez entre les mains le coût de revient de l’opération.
La marge commerciale correspond au bénéfice réalisé à la vente de votre prestation de service. Retrouvez sur ce portail nos astuces pour bien calculer sa marge.
Une fois que vous aurez déterminé la marge nécessaire au versement de votre salaire, il sera beaucoup plus simple de proposer un devis à la fois tenable et compétitif.
Les prix indiqués sur le devis
Votre devis reprend ainsi les prix de matériaux et équipements, mais aussi le coût de la main d’œuvre que vous aurez préalablement évalué afin de dégager une marge suffisante.
Rappelons que le devis doit obligatoirement faire mention du prix unitaire et des quantités pour chaque prestation. Le cas échéant, le document doit aussi préciser le coût de la main d’œuvre et les frais de déplacement.
Pour un chantier donné, vous devez pouvoir identifier tous les éléments matériels et les quantités nécessaires à multiplier par le prix unitaire. Les tarifs horaires sont très variables selon l’activité, l’expérience, mais aussi la zone géographique d’exercice. Pour rester compétitif, vous devez ainsi observer les prix pratiqués par vos concurrents.
Cela ne signifie pas qu’il faille toujours vous positionner en dessous de ce tarif, mais seulement qu’il est toujours judicieux d’en tenir compte. Il y a une différence entre un prix légèrement plus élevé justifié par les années d’expérience et un tarif clairement inadapté à la réalité du marché.
Les difficultés rencontrées pour le chiffrage du chantier
Plusieurs éléments peuvent poser problème au moment du chiffrage de chantier.
Pour commencer, qu’est-ce qu’un bon tarif horaire ? Nous l’avons évoqué, ce calcul dépend de vos objectifs, de vos perspectives d’évolution, mais aussi de facteurs très concrets comme les prix relevés chez vos concurrents sur le terrain.
Ensuite, ce tarif horaire vous permet d’obtenir le coût de la main d’œuvre, mais encore faut-il savoir évaluer les temps de travaux nécessaires pour une opération particulière. Si vous venez de créer votre entreprise, vous n’avez pas encore l’historique nécessaire pour alimenter votre propre bibliothèque d’ouvrage.
La même question se pose pour les quantités : enduits, produits de jointoiement, carreaux, panneaux de fibre de bois, laine de verre… Il faut pouvoir évaluer les quantités de produits nécessaires en fonction de la surface ou du volume à traiter. Là encore, difficile d’avancer sans base de données.
Le risque d’un chantier mal chiffré
Les risques liés au mauvais chiffrage vont bien au-delà du non-respect des marges. Le procédé comprend en effet l’estimation des quantités. Or, si vous sous-estimez les besoins du chantier, ou que vous omettez des éléments clés (location d’engins de levage, véhicule de capacité adaptée…), vous risquez d’accuser des retards importants.
Un chantier qui n’est pas livré dans les temps est une menace pour vos finances (pénalités de retard) et pour la réputation de votre entreprise (insatisfaction du client : bouche-à-oreille négatif, mauvaise note sur les plateformes d’avis en ligne…).
Cela étant dit, le seul chiffrage du chantier ne suffit pas. Pour assurer ses arrières, il est important de bien choisir ses fournisseurs et de soigner ses relations professionnelles pour pouvoir rebondir en cas d’imprévu. C’est ici que se jouent les délais et les coûts d’approvisionnement qui sont tout aussi importants pour la santé de votre entreprise.
La solution pour un chiffrage de chantier sans faille
Le meilleur moyen de chiffrer un nouveau chantier en début d’activité est de se baser sur les bibliothèques d’ouvrages. Ces bases de données préremplies fournissent aux jeunes entrepreneurs du BTP des informations précises sur tout type de travaux.
Les temps, les intervenants, les coûts, les quantités… Tout est détaillé. Vous pouvez ainsi calculer facilement et rapidement votre déboursé sec, votre prix de revient et votre marge. Résultats : vous êtes plus réactif aux demandes de devis, l’estimation est plus précise, le client sait à quoi s’en tenir… Toutes les conditions sont réunies pour aborder sérieusement et sereinement les travaux.
Si votre entreprise a déjà acquis une belle expérience, vous pouvez vous reposer sur votre propre bibliothèque d’ouvrages. À terme, c’est la solution la plus efficace pour une entreprise du BTP, puisqu’elle est au plus proche de votre réalité sur le terrain : temps de travail des équipes, tarifs adaptés au secteur géographique et à l’expertise, disponibilité des matériaux…
Le chiffrage de chaque chantier est aussi un moyen d’encadrer ses activités et de se fixer des objectifs. Pour les artisans qui débutent, si vous constatez un écart important entre vos données de réalisations et celles proposées par les bibliothèques d’ouvrages, vous saurez qu’il faut procéder à quelques ajustements. Pour ceux qui auront constitué leur propre bibliothèque d’ouvrages, chaque décalage observé doit vous pousser à identifier la source du retard ou du surcoût afin de préserver la rentabilité de vos activités.
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